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Croissance incroyable de Saint-Colomban

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MUNICIPALITÉ DE SAINT-COLOMBAN

GRANDEURS ET MISÈRES DE LA CROISSANCE

Une petite église, une école, l’hôtel de ville et quelques commerces : le centre-ville peu dense de Saint-Colomban se traverse en un clin d’œil. Pourtant, cette municipalité des Laurentides attire les nouveaux résidants à un rythme effréné depuis 15 ans. Selon le récent recensement, Saint-Colomban est le champion de la croissance parmi les villes québécoises de plus de 10 000 habitants. La Presse a visité hier ce havre des familles.

GÉRER LA CROISSANCE

« Les gens arrivent en disant : wow ! Mon environnement, c’est une forêt comme celle-là ! », lance le maire Jean Dumais, en désignant un boisé visible de la fenêtre de son bureau. « Ils viennent s’installer à Saint-Colomban parce qu’on a un couvert forestier important, des terrains encore accessibles et de grands espaces », résume-t-il. Ces principaux attraits, mentionnés par tous les citoyens interrogés par La Presse, sautent aux yeux en visitant la municipalité. Partout, les boisés denses règnent en roi, même dans les nouveaux lotissements. Les terrains sont très grands, notamment en raison de l’absence d’égouts et de réseau de distribution d’eau presque partout. Ainsi, chaque rue compte relativement peu de maisons. « Ce n’est pas trop cher, alors les jeunes familles trouvent leur compte. C’est un beau défi de gérer la croissance, c’est plus intéressant que de gérer la décroissance ! Mais il y a un défi pour nos infrastructures routières, notamment », explique le maire Dumais.

UN EXPLOIT « PARADOXAL »

La croissance de Saint-Colomban a été fulgurante dans la dernière décennie. En 2006, 10 136 personnes habitaient cette ville enclavée entre Mirabel et Saint-Jérôme, à 50 kilomètres de Montréal, 3000 de plus qu’au tournant du millénaire. Cinq ans plus tard, ils étaient 13 080, un bond de 29 %. L’an dernier, Saint-Colomban comptait 16 019 résidants, en hausse de 22,5 %, la plus importante de la province parmi les villes de plus de 10 000 habitants. Un exploit « paradoxal » pour le maire Jean Dumais, qui s’est fait élire en 2013 avec un programme pour ralentir le développement résidentiel. Dès 2014, il a d’ailleurs décrété un moratoire d’un an sur les permis de construction. Puis, une nouvelle orientation du gouvernement en matière d’aménagement du territoire est venue mettre un autre frein à cette expansion. « Nous avons eu une croissance extraordinaire. Maintenant, travaillons sur les services pour donner aux habitants une meilleure qualité de vie. La qualité de l’environnement passe aussi par ce gel », croit fermement le maire Dumais.

L’UNE DES VILLES LES PLUS JEUNES DU PAYS

Avec un âge moyen d’environ 35 ans, Saint-Colomban est une des villes les plus jeunes au pays. Les familles de la couronne nord et de Montréal sont nombreuses à s’y installer pour offrir plus d’espace à leurs enfants. Caroline Rheault et son conjoint représentent bien ce phénomène. Il y a six ans, ils ont quitté Deux-Montagnes avec leurs quatre bambins pour acheter une maison dans un nouveau quartier. « C’était pour les grands terrains. C’est très boisé ici. On a quatre enfants ! », explique la mère, interrogée devant la boîte postale communautaire. « En plus, il y a beaucoup d’enfants dans la ville. On voit qu’il y a plus de monde. Ils ont même bâti une nouvelle école », ajoute-t-elle. En raison du boom démographique, une quatrième école va ouvrir dès septembre. Comme la majorité des Colombanois, Caroline Rheault travaille dans une autre ville, Sainte-Thérèse dans son cas, à une demi-heure de là. « On est une banlieue de Saint-Jérôme et de Mirabel. Les gens vivent à Saint-Colomban, mais ne travaillent pas à Saint-Colomban », reconnaît le maire. De nombreux citoyens travaillent chez Bombardier, L3 Communications et Bell Helicopter à Mirabel.

TOUT N’EST PAS PARFAIT

« C’est tranquille ici ! », lance Wesley Tremblay, alors qu’il éteint sa souffleuse à neige. « Ça fait cinq ans que j’ai acheté la maison et huit ans que j’habite Saint-Colomban. Je viens du Bas-du-Fleuve, près de Rimouski. Je suis venu rejoindre mes frères qui étaient ici », raconte-t-il, tuque sur la tête. Sa fille de 4 ans devrait d’ailleurs fréquenter bientôt la nouvelle école de la ville, située tout près. Même si les terrains sont grands et qu’il « n’y a pas de criminalité », tout n’est pas parfait, note-t-il. « Ç’a grossi trop vite à Saint-Colomban ! L’urbanisation est à retravailler pour refaire une belle route avec un terre-plein. Il y a du trafic ici », déplore-t-il. Le maire Jean Dumais se dit bien conscient que certaines intersections sont problématiques à l’heure de pointe, un phénomène très récent. « On travaille fort sur l’aménagement avec le ministère des Transports », assure-t-il.

« L’ENDROIT ÉTAIT FÉÉRIQUE »

« Ç’a grandi trop vite. La circulation le matin est difficile. Mais ce n’est pas de la faute du maire », soutient William McGowan, qui habite la municipalité depuis 2005. En une décennie, il a constaté l’importante croissance de la population. « Il y avait beaucoup moins de monde dans le temps ! L’endroit est recherché par les jeunes familles. Pour un père, c’est idéal, il y a plein d’activités, beaucoup de parcs bien aménagés », se réjouit-il, à la sortie de l’école avec son fils Sean. Enseignant à Val-Morin, à 50 km de là, William McGowan a quitté son Outaouais natal en 2005 pour s’établir à Saint-Colomban. « L’endroit était féérique », résume-t-il.